Dernière modification le 08/04/2022 à 18:57

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la machine à honte et qui en profite

Cathy O’Neil  The shame Machine, Who profits in the New âge of humiliation, 2022, non traduit

Les algorithmes vous profilent. Aux puissants ils ouvrent plus d’opportunités ; aux faibles aussi, mais des opportunités qui abusent de leur faiblesse, jeux d’argent, de prêts à la consommation ou d’investissement dans des cryptoactifs…

Pour vous garder en ligne ils filtrent ce que vous recevez de façon à maximiser votre confort. L’un des moteurs dont ils jouent est l’indignation face à une conduite présentée comme honteuse. Ils vous adressent des contenus que vous permettent de vous indigner, puis de les partager, en faisant ainsi une bonne action sociale, enfin de recevoir les approbations de votre cercle, avec la dopamine qui accompagne ces 3 étapes successives.

Ces mécanismes existaient déjà dans les collectivités humaines traditionnelles. Ils contribuaient à leur cohésion et au renforcement d’actions positives pour la collectivité : la honte encourageait chacun à bien se comporter. Mais les trois conditions qui donnaient une valeur collective à ce comportement ont disparu : il faut partager des normes communes et une certaine confiance collective, et aussi que la cible qu’on humilie s’attende à ce qu’un meilleur comportement de sa part sera approuvé par les autres. A partir de différences d’opinion qui ont toujours existé, les réseaux sociaux des big techs nous confortent dans une bulle collective qui nous empêche de construire une solidarité, d’autant que les victimes ont rarement l’occasion de se réhabiliter. Et donc le même mécanisme de honte produit désormais fragmentations et affrontements.

 

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Enrichissements

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