Numéro 70 – 21 décembre 2023
Pour une vraie concurrence carbone avec un poids carbone fiable sur chaque produit
Cet appel réconcilie scientifiques, producteurs et citoyens, à l’image de ses premiers soutiens (ci-dessous) :
– Des universitaires, des statisticiens et de grands scientifiques comme Jean Jouzel et Sandra Lavorel, médailles d’or 2002 et 2023 du CNRS ;
– Des producteurs, avec l’Association des directeurs financiers et des contrôleurs de gestion, l’Institut de l’Iconomie, des entrepreneurs, des financiers, des conseils ;
– Des citoyens, avec le Pacte Civique, les Amis du Compte Climat, Allocation Climat, Carbones sur factures, le Club des vigilants ou Réconcilions-nous !
Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir décarboner, réduire les « carbones », c’est-à-dire les gaz à effet de serre allant chaque année vers l’atmosphère (mesurés en équivalents CO2 ). La décarbonation nous réunit, même si nous avons chacun nos raisons : être moins dépendant du coût croissant des carbones, limiter les déséquilibres sur le climat, l’eau, le vivant, alléger la contrainte sur les générations futures.
Malheureusement, nous n’avons pas encore sur les produits et les placements les mesures fiables et comparables en carbones qui éclaireraient nos choix, et qui soient faciles à produire par les entreprises et par les banques.
La mesure comptable des carbones, décrite sur le site carbones-factures.org, répond à ce besoin. Elle mesure les performances carbone d’une entreprise (le poids en carbones de ses produits et sa contribution annuelle à la décarbonation collective) à partir de sources officielles. L’entreprise la répercute à ses partenaires sur ses factures et ses comptes, pour les aider à mesurer leurs propres performances. Facile à auditer, elle est comparable entre des produits ou des placements concurrents. La grande majorité des entreprises peuvent les obtenir gratuitement en répondant à une demi-douzaine de questions simples chaque année.
Cela change tout. Des performances fiables déclenchent une concurrence carbone saine qui contribue à décarboner les produits, les placements et les politiques, tout en laissant chacun libre de ses choix. Des performances fiables nous aident à concilier l’argent, une valeur proprement humaine, et les équilibres environnementaux, une valeur partagée par tout le vivant.
Il dépend maintenant de chacun d’entre nous qu’un maximum d’entreprises, de banques et de collectivités publiques expérimentent et partagent la mesure comptable des carbones.
Comme client, épargnant/investisseur ou électeur, nous pouvons demander à nos partenaires, « Quand m’indiquerez-vous vos performances carbone comptables ? ». C’est déclencher la concurrence carbone et aussi nous encourager à revisiter nos habitudes de consommation et d’épargne.
Comme salarié, conseil, dirigeant ou actionnaire d’une organisation, nous pouvons aider notre organisation à calculer et à transmettre à ses partenaires ses performances carbone. Elle y gagne compétitivité et réputation.
Nous en appelons tout particulièrement aux élus, tous partis confondus : la concurrence carbone économisera l’argent public en contrôlant en parallèle l’efficacité en argent et l’efficacité en carbones ; les débats publics seront clarifiés par les conséquences des décisions dans ces deux dimensions. Les élus et leurs services ont un rôle essentiel pour faciliter le déploiement de la mesure comptable des carbones ; pour diffuser les statistiques associées ; pour surveiller les importations de produits sensibles en carbones et notamment les combustibles fossiles : contrôler que leur mesure comptable est indiquée, ou imposer un barème prudent ; pour aider les petites entreprises à connaitre leurs performances carbone.
Les premiers signataires scientifiques
Jean-Marc Béguin, ancien directeur des statistiques d’entreprises de l’INSEE ; Nicolas Berland, professeur des Universités – Université Paris Dauphine-PSL ; Didier Blanchet, chaire Mesures de l’économie, Paris School of Economics ; Clément Carn, maître de conférences à l’Université Paris Dauphine – PSL ; Claire Cazes, mathématicienne, ancienne élève de l’ENS ; Paul Champsaur, ancien directeur général de l’INSEE ; Boris GERMES, enseignant ; Olivier Haag, statisticien économiste ; Eric Jondeau, professeur de finance à l’Université de Lausanne ; Jean Jouzel, climatologue, Président de Météo et Climat ; Sylvain Larrieu, économiste ; Sandra Lavorel, écologue, directrice de recherche du CNRS ; Frédéric Lefebvre-Naré, enseignant en data, université Paris-Cité ; Dominique Marbouty, Vice-président de la Société européenne de météorologie ; François Meunier, économiste ; Stéphanie Nassif Veillon, enseignante / écrivaine ;Michel Volle, Président de l’Institut de l’iconomie ; Henri Zimnovitch, Professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers.
Les premiers signataires producteurs
Vincent Aussilloux, conseiller spécial du Commissaire général de France Stratégie et rapporteur général du Conseil national de productivité ; Gilles Babinet, entrepreneur ; Renaud Bettin, vice-président Action climatique, Sweep ; Yannick Chammings, entrepreneur ; Sébastien Connesson, entrepreneur ; Pierre-Yves Cossé, ancien commissaire au Plan ; Guillaume Desrocques, fondateur de Tickarbone ; Jacques-André Eberhard, Créateur d’Open Net, précurseur de l’automatisation des bilans CO2 ; Pascal Fonteneau, président fondateur de Green Connected ; Sylvain de Forges, ancien directeur général de l’Agence France Trésor ; Sylvain Humilière, fondateur, La Société Nouvelle ; Jean-Louis Lacoste, expert-comptable ; José-Luc Leban, ancien directeur financier au sein du groupe Renault ; Côme Lefranc, auditeur financier/RSE ; Pierre-René Lemas, ancien directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations ; Aurélien Lossouarn, responsable éco-innovation eXcent ; Alexis Loubère, associé gérant, Sora Finance ; Bertrand Macabéo, coach d’entrepreneur ; Emmanuel Millard, président de l’association des Directeurs financiers et Contrôleurs de gestion ; Alain Minczeles, ancien responsable de la gestion financière de la Caisse des Dépôts ; Laurent de Minvielle, entrepreneur et dirigeant du second acteur français des véhicules avec chauffeur ; Olivier Novasque, président de SideTrade ; Antoine Paille, consultant ; Michèle Pappalardo, ancienne directrice générale de l’ADEME ; François Paret, entrepreneur ; Jean-François STOLL, Conseiller du Président du directoire de la SGP ; John Tanguy, Directeur exécutif en charge de la stratégie, de l’environnement et de l’innovation de la SGP ;
Les premiers signataires citoyens
Lauriane Bassot, contrôleuse de gestion ; Anne Beaufumé, présidente du Club des vigilants ; Thierry Bouroulet, président d’Allocation climat ; Jérôme Cazes, cofondateur de Carbones sur factures ; Benoît Chambourdon, élu local et concepteur de MyCityCO2 ; Gilles Cormary, artisan d’art ; Vincent Delègue, citoyen ; Xavier Denecker, visiteur de prison ; Jean-Pierre Déranlot ; Jean-Baptiste de Foucauld, cofondateur du Pacte Civique ; Victor Geai, consultant retail ; Christophe Goguelat, facilitateur en décarbonation ; Stéphane Guillemot, shifter, responsable comptable d’une ETI ; Elisabeth Humbert-Dorfmüller, co-présidente du SPD international ; Laurent Kermel, ingénieur ; Vianney Languille, ingénieur et vice-président d’Allocation Climat ; Claude Lecat ;Grégory Leduc, ingénieur spécialisé dans l’analyse de données ; Baptiste Mallinjoud, consultant stratégie climat ; Pascal Ordonneau, secrétaire général de l’Institut de l’Iconomie ; Charlotte Pouget, shifteuse ; Armel Prieur, porte-parole des Alliés du compte carbone ; Isabelle Rabarron, cocréatrice de Réconcilions-nous ! ; Jean-François Soupizet, conseiller scientifique de Futuribles ; Valérie Vanwormhoudt, cocréatrice de Réconcilions-nous ! ; Patrick de Verdière, shifteur ; Bruno Vidal, Directeur Commercial ; Gilles Wallis, animateur du cercle thématique Comptabilité Carbone des shifters.