Dernière modification le 11/04/2022 à 16:50
Éducation supérieure
Quels défis consensuels tirer de ce défi ?
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Quelle équité dans l’accès à l’enseignement supérieur
Le droit à l’enseignement supérieur (et à sa gratuité) est l’un des plus discutés. Il présente une ambigüité. L’éducation de base est un droit universel. La santé aussi, même si seuls les malades en bénéficient. L’enseignement supérieur est un droit qui ne bénéficie qu’à certaines jeunes qui le “méritent”. On sait que ce mérite est relatif. Un défi serait de un accès équitable au bénéfice d’un enseignement supérieur.
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Quels mérites aux filières d’élite
Les formations d’élite n’apportent pas vraiment les qualités pour gouverner (l’expérience pratique, les vertus collectives, la capacité à discuter l’intérêt collectif et à y travailler). Elles entrainent à la compétition plus qu’à la coopération et servent surtout à se constituer des réseaux entre gagnants. La future élite n’est ni élevée, ni éduquée avec les autres, elle ne sait pas discuter avec eux, seulement les convaincre (ou croire les convaincre). Un défi est d’apprendre à se passer des filières d’élite généralistes, au profit de filières multiples formant des élites multiples.
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Quel équilibre entre formation et recherche
Les défis de ma recherche (l’une des fonctions de l’université) sont discutés sur la page recherche, mais il faut aborder la question du bon équilibre entre la mission d’éducation et la mission de recherche de l’université. Les disciplines qui ont aidé à organiser les universités sont en partie un frein à leur rôle dans la recherche. Les disciplines ont établi leur légitimité en se séparant les unes des autres, plus par une stratégie d’évitement que par une concurrence directe. Elles ont eu tendance à développer leurs propres outils et à s’en sentir propriétaires. Mais beaucoup de découvertes montrent que la vie réelle mélange les disciplines et que le monde ne peut donc être compris qu’en les mélangeant.
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Quelle formation des formateurs jusqu’au bac ?
Le cloisonnement par disciplines a des inconvénients très forts pour leur formation : la formation de base d’un jeune n’est pas l’addition de spécialités universitaires.
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Les étudiants étrangers
Attirer des étudiants étrangers a des effets positifs et négatifs. Les étudiants gagnent à se frotter à des points de vue différents. Un pays faible économise sur ses coûts de formation … à condition que les jeunes reviennent travailler au pays : sinon il subit une fuite de ses cerveaux. Où est l’intérêt national ? Et l’intérêt universel ?
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Le classement de Shangaï
Depuis 2003, l’université de Shanghai publie chaque année un classement des principales universités dans le monde. Il mesure ces universités par nombres simples, faciles à collecter : les publications et de citations de chercheurs de ces universités dans les revues scientifiques reconnues. Il a créé un intérêt mondial et un effort général pour grimper dans ce classement (ou dans les autres équivalents qui ont fleuri depuis). Cette émulation est-elle une bonne chose pour l’intérêt collectif ?
Le classement de Shanghai ignore l’une des fonctions de l’université, qui est de dispenser un enseignement supérieur de qualité, au profit de la seule fonction de recherche : il crée ainsi un biais.
Le classement reflète la taille plus que la qualité : un indicateur de qualité corrigerait l’effet taille et regarderait un nombre de publication de qualité par enseignant. Il crée ainsi un second biais. La solution la plus rapide pour gagner des places n’est pas de mieux organiser la recherche (c’est extrêmement lent et aléatoire), mais de regrouper les universités (cela va très vite). La course à la taille est donc passé du monde des entreprises à cette des universités.
Le classement de Shanghai lance clairement un défi à tous les pays : mais ce défi va-t-il dans le sens de l’intérêt collectif ?
Enrichissements
Enrichissements
Discussions
4 étapes successives : des problèmes d’un thème aux actions immédiates possibles
1- Constats 2- Défis 3- Réponses 4- Actions