Dernière modification le 28/06/2022 à 17:18
s’accorder d’avance sur ce qu’entraine l’urgence nationale
Quelles réponses apporter à ce défi ?
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Négocier d’avance le donnant-donnant d’une gestion d’urgence
Covid 19, Crise financières de 2008, il faut nous préparer à la répétition de méga-crises (voir l’Enrichissement sur cette page L’approche R! et les méga-crises, voir aussi notre numéro sur 2 ans de Covid 19). La référence évidente pour ces méga-crises dans la mémoire collective est la guerre sur le sol national : une priorité absolue et urgente qui nécessite une mobilisation de toute la collectivité nationale en changeant nos règles du jeu habituelles. Une condition absolue est de se mettre d’accord sur ces règles avant que l’urgence ne survienne et de graver l’accord dans la loi, ou mieux dans la constitution (en complément de l’actuel État d’urgence).
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Une union nationale politique
Une urgence nationale supporte particulièrement mal les querelles partisanes. Seule l’union nationale permet de synchroniser les efforts et de rassurer les inquiets, évidemment nombreux en période de crise. Une réponse serait des pouvoirs étendus à une union nationale de crise. L’urgence nationale impose aussi des décisions rapides, qui pourraient être renvoyées au tandem Président de la République / Chef du Gouvernement.
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Jouer la transparence et l’humilité
En période de crise, les autorités affirment des choses fausses, comme on ment « pour son bien » à un enfant ou à un malade. Cela n’a pas vraiment fonctionné et fonctionnera de moins en moins bien : l’esprit critique et l’information se sont développés de façon fantastique et cela ne va pas s’arrêter. Il faut PLUS de transparence en période de crise. Le défi est que les dirigeants apprennent l’humilité et la transparence. L’union nationale y aide.
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Nous accorder sur le coût des réserves
Une des raisons de mentir est qu’on n’est jamais complètement prêt quand la crise arrive. D’autant qu’une armée en période de paix coûte très cher et ne sert pas à grand-chose immédiatement. Mais elle est prête à faire face à l’imprévu. Et combler les lacunes pendant la crise coûte finalement beaucoup plus cher. Une réponse serait d’arriver à nous accorder, après chaque crise, sur les réserves d’urgence nationale que nous sommes prêts à financer, en matériel et en personnes, sur les fonctions critiques.
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Garantir l’équité des efforts
L’engagement de tous dans une urgence nationale est difficile s’il existe ce qu’on appelle dans les guerres des « profiteurs » ou des « planqués ». Les crises imposent en effet des contraintes extrêmement différentes suivant les gens. Si l’on n’y prend pas garde, les contraintes sont très différentes et très injustes. D’où un défi : serions-nous capables de définir « avant » des règles du jeu qui garantissent l’équité « pendant» ? Une piste, prévoir d’avance dans les contrats de travail des clauses assurant dès le premier jour des contreparties claires au dévouement ? De chacun selon ses moyens, à chacun selon sa contribution, un moratoire à l’enrichissement personnel, une fiscalité d’urgence nationale, pour des raisons économiques et symboliques, l’équité dans les contraintes, les réductions des libertés. Certains vont être plus utiles que d’autres dans l’effort, mais il est essentiel que chacun ait le sentiment de jouer un rôle même modeste dans la mobilisation collective.
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Clarifier le statut d’éventuels objecteurs de conscience
Les pouvoirs supplémentaires donnés à la collectivité peuvent être inacceptables pour certains membres de la collectivité. En même temps, la collectivité ne peut être bloquée par des états d’âme dans la gestion d’une urgence nationale. D’autant que l’équité n’est pas l’égalité : la même contrainte peut poser des problèmes mineurs à l’un et dramatique à l’autre. L’enjeu est de clarifier au maximum ces problèmes avant, et d’envisager en dernier ressort ce que nos prédécesseurs ont fini par accepter, face au refus obstiné de certains de porter les armes : inventer un statut d’objecteur de conscience suffisant rigoureux et suffisamment tolérant pour ne pas casser l’unité nationale. On pourrait par exemple imaginer de discuter à froid de l’obligation vaccinale, pour inventer éventuellement un statut d’objecteur de vaccin.
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Trouver des alliés à l’international
Une urgence purement nationale sans influence possible de l’étranger n’existe pas. Certaines urgences sont planétaires, comme l’épidémie de Covid 19. Cela veut dire que beaucoup, voire tous les pays sont nos alliés potentiels. Le réflexe doit être de se tourner vers eux : que pouvons-nous faire les uns pour les autres, avant et pendant une crise ? Ne surtout pas en rajouter dans la xénophobie mais aider l’opinion à l’oublier ne serait-ce que temporairement.
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Les crises qui durent
Ce besoin de s’accorder sur des solutions systémiques apparaît aussi quand une urgence dure : après deux ans, il devient difficile de parler d’urgence, la lassitude vient, il est temps de s’asseoir autour de la table pour inventer des réponses structurelles.
Un débat sur Multiplier les débats d’intérêt collectif est en cours sur R! Je le rejoins.
Enrichissements
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Discussions
4 étapes successives : des problèmes d’un thème aux actions immédiates possibles
1- Constats 2- Défis 3- Réponses 4- Actions