nous savons décider collectivement à long terme

Quelles réponses imaginer à ce défi ?

• Le défi proche de la gestion des urgences nationales

Certaines crises nécessitent une mobilisation nationale urgentes : guerres, épidémies… Ces urgences nationales posent Le défi qu’elles posent est de s’accorder à l’avance sur ce qu’impose une urgence nationale : un donnant-donnant permettant d’accroître les droits de la collectivité, éviter les décisions partisanes, veiller à l’équité des efforts, à la qualité de l’information de tous, chercher des alliés à l’international… La différence pour les urgences lentes auquel répond ce défi de savoir s’engager sur plusieurs générations est qu’elles nous donnent le temps de nous accorder sur des solutions systémiques, plutôt que de se ruer sur des solutions techniques partielles.

• S’accorder sur ce qu’exige une menace extrême comme le dérèglement climatique
  

Les droits humains ont deux dimensions : une dimension individuelle (discutée notamment à propos du domaine privé, de la liberté et du développement personnel) et une dimension collective, les droits de la collectivité à faire valoir l’intérêt collectif des membres. En temps normal, le jeu politique permet d’équilibrer droits de l’individu et droits de la collectivité. Mais  en cas de menace extrême, comme la Covid 19 ou le réchauffement climatique, nous improvisons. Le défi est de nous accorder sur les droits et devoirs spéciaux de la collectivité face aux menaces nationales  dans tous les grands domaines : déplacement, urbanisme, obligations sanitaires, fiscalité, droit de propriété…

(Difficile : c’est le même esprit que de s’accorder sur ce qu’implique une urgence nationale, sauf qu’on sait d’emblée qu’il n’y a pas de solutions à 6 mois. Synchroniser toutes les politiques. Renvoie aussi à la négociation avec/sur la nature)

• Rééquilibrer innovations techniques et innovations sociales

Notre époque se passionne plus que d’autres pour les innovations techniques. Elle est méfiante envers les innovations sociales et ce biais joue contre l’intérêt collectif, puisque beaucoup des grands problèmes collectifs ne trouveront jamais de solution purement technique : pensons à la qualité du travail, à la maitrise des addictions, au terrorisme, et bien sûr à la viabilité de la planète.

L’épidémie de Covid 19 a illustré notre capacité énorme de mobilisation et de synchronisation collective technique. Et aussi nos difficultés à nous entendre sur toutes les questions sociales au niveau national, et encore plus au niveau international. Les êtres humains sur terre n’ont jamais été aussi éduqués, ni aussi reliés entre eux : comment mobiliser leur énergie et leur intelligence au service d’autre chose que des défis techniques marchands ?

L’histoire humaine montre que ce sont les histoires qui nous font bouger et qui fabriquent l’avenir, bien avant la technologie ou la finance. Un défi serait d’arriver à construire des utopies sociales rassembleuses et crédibles. En s’inspirant de l’efficacité redoutable avec laquelle les grandes entreprises technologiques vendent leurs utopies.