addictions

Quels défis consensuels tirer des problèmes de ce thème ?

• Maitrise des addictions et sécurité de la collectivité
  

Une addiction est une conduite dangereuse dont on a du mal à se débarrasser parce qu’elle est agréable. Les médecins nous expliquent qu’elle déclenche une récompense de notre cerveau, cela les aide à trouver et appliquer des traitements. Mais les addictions existaient bien avant les médecins, et sont bien plus larges que celles qui les intéressent. Nous adorons recommencer une expérience satisfaisante: un morceau de musique, une grasse matinée, un effort sportif… Cela aurait quelque chose à voir avec la pénurie qui a régné pendant la plus longue partie de l’histoire de l’humanité : nous sommes programmés pour nous bourrer de ce qui est bon dès que c’est possible, nous nous réfrénons mal, nous gérons mal nos frustrations.

Ce qu’on appelle un comportement “addictif” n’est donc pas l’exception: c’est la règle de notre comportement. Les collectivités se protègent depuis toujours de nos comportements addictifs dangereux : les concepts de tabou et de péché encadraient par exemple de tels comportements : l’inceste, la luxure, la gloutonnerie fragilisent une collectivité traditionnelle. Si on définit une addiction comme un comportement dangereux qu’on a envie de répéter quand on y goûte, le défi de la maîtrise de nos addictions est aussi au cœur de la sécurité de nos vies.

• Les passions interdites par la collectivité
  

Nous aimons répéter ce qui nous plait et, heureusement, ce qui nous plait n’est pas forcément dangereux : au contraire même, certains comportements plaisants peuvent nous aider à nous construire, et aider à construire la collectivité. On parlera de passions. Les collectivités traditionnelles fragiles n’aimaient pas les passions personnelles et les comportements excentriques qu’elles provoquent. Avec l’abondance, les communautés riches modernes les tolèrent mieux et définissent un domaine privé qui les protège.

Mais certaines passions personnelles restent interdites, car ce sont des addictions dangereuses du point de vue de la collectivité. La frontière est difficile à tracer : l’alcool est une passion nationale mais pas l’héroïne. Quel est le bon compromis entre la qualité de ma vie (mon plaisir, mon danger) et celle des autres ? C’est compliqué d’expliquer à quelqu’un que ce qui est pour lui une passion est un danger pour les autres. Surtout si on met l’intérêt personnel au sommet de la hiérarchie des valeurs. D’autant qu’il est plus facile de libérer une addiction que de la maitriser, car il faut que le consommateur et son éventuel fournisseur arrivent tous deux à se maitriser.

• Quelle dose crée le danger

Le seuil de danger d’un comportement addictif est en général celui de la personne concernée. C’est particulièrement clair pour les médicaments : seuls des experts (les médecins) s’appuyant sur toute l’expérience accumulée par la collectivité peuvent faire la différence qui sépare pour une personne le médicament du poison. On rencontre ce phénomène sur plusieurs addictions discutées dans d’autres thèmes : drogues et médicaments, Jeu, Sexe, Crédit.

Le seuil de danger peut être la quantité consommée par toute la collectivité qui crée le danger collectif par des phénomènes d’embouteillage ou de pollution (gaz à effet de serre) dus à la croissance du nombre de personnes et de leurs activités sur Terre. Des passions virent ainsi à l’addiction, avec le même défi : comment les maitriser sans tout casser ? On rencontre ce phénomène sur plusieurs addictions discutées dans d’autres thèmes : Consommation, peut-être Religion, peut-être Argent ? Violence et Armes sont dans les deux listes ?

• Addictions classiques

Crise des opioïdes aux Etats-Unis, illustre la dimension culturelle complexe de la notion de “drogue”. Ce pays conduit une guerre mondiale à la drogue, guerre civile et guerre internationale ; et crée lui-même sa plus mortelle addiction aux opioïdes. (nouveau sommet de la mort par overdose en 2020 à 93.000 morts, toutes drogues confondues).

Un défi serait de maitriser l’addiction au tabac

A creuser :

Nous réconcilier sur le Cannabis. Le marché du tabac représente 17 mds mais avec 80% de taxe. Il serait peut-être du même ordre de grandeur que le cannabis, avec un chiffre d’affaire évalué selon les sources entre 1 et 3 milliards, 4,6 millions de consommateurs, et 200.000 distributeurs clandestins.

Succès sur l’alcool dont la consommation a été divisée par trois en 50 ans.