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Dernière modification le 17/03/2022 à 17:43

Politique & Décisions collectives

récit national et histoire de France

Quels défis consensuels  tirer de ce thème ?

 

On discute ici de la Nation, au sens d’un groupe humain caractérisé (en principe…) par la volonté de vivre en commun. (on discute ailleurs de l’État avec un E majuscule, qui est généralement une façon pour les représentants du gouvernement de s’assimiler à la nation).

 

  • La nation, support ou obstacle de l’intérêt collectif ?

Si on définit l’intérêt collectif comme les droits essentiels des membres de la collectivité, et les devoirs équitables qui les rendent possibles, on constate que la plupart de ces liens entre personnes ont été construits depuis deux siècles autour des nations et de la collectivité nationale  : nous partageons la protection sociale, le système politique, l’organisation du travail, une histoire, une langue, un système éducatif… Supprimer ou affaiblir les nations n’est conforme à l’intérêt collectif que si d’autres collectivités reprenaient ces liens d’une façon plus conforme à l’intérêt collectif (parallèle avec la fin des solidarité locales religieuses en Angleterre qui a permis la révolution industrielle et ses dérives).

Dès lors, l’intérêt de la collectivité est de renforcer “l’esprit d’équipe” et natjonalisme et patriotisme sont une façon de nommer l’esprit d’équipe de la collectivité nationale. Que cette question du nationalisme et du patriotisme nous divise autant est un lourd handicap pour l’intérêt collectif, et un défi est de nous réconcilier sur la nation.

 

  • Droit ou devoir d’émigrer

Un problème lié à la nation est cette hypothèse d’une volonté de vivre ensemble, parce que pour les personnes nées françaises cette volonté est implicite. Cela autorise l’émigration à tout moment, ce qui n’est pas commode à gérer pour une équipe. D’où l’ambiguïté du droit d’émigrer. Émigrer, c’est échapper aux contraintes qu’impose sa collectivité nationale. D’où la tentation de la collectivité nationale de chasser certains membres. Cf les problèmes liés à l’émigration, à l’évasion fiscale (qui voit l’impôt comme un coût, pas comme un lien collectif), à la fuite des cerveaux, au droit d’asile et à l’extradition.

(ou renvoyer tout cet alinéa à Immigration ?)

 

  • Le besoin d’un récit national

Notre collectivité nationale a besoin de se raconter et d’enseigner à ses jeunes une histoire d’elle-même. Ce récit national est social avant d’être scientifique, même s’il s’appuie sur la science historique (comme “l’invention” de Vercingétorix par le second empire). Il joue le rôle d’un ciment national, d’une motivation collective par des modèles. Ce modèle doit correspondre à la réalité du pays et à ses valeurs : on n’enseigne pas la royauté de la même façon avant et après 1789, on n’enseigne pas “les grands hommes” de la même façon avant et après l’éducation et le suffrage universel étendu aux femmes, on n’enseigne pas la colonisation de la même façon avant et après les indépendances. Le défi est de construire un récit national inclusif.

(Mais attention aux histoires saintes.)

 

  • Récit national et enseignement

Ce récit national est indispensable pour l’éducation de base de chaque jeune. Il permet que tous les jeunes Français trouvent des éléments qui leur parlent dans cette histoire, quels que soient leur genre, leur couleur ou leur religion (donc peut-être une histoire des Françaises et des Français autant qu’une histoire de France). Il ne s’agit pas d’établir une histoire “officielle” puisqu’un défi est au contraire de faire comprendre aux jeunes cette complexité et cette incertitude des sciences sociales. (Cette question du respect de la science et du statut respectif des différentes sciences est discutée sur Sciences.) Mais dans la masse immense de ce qu’on sait, la collectivité doit donner aux enseignants un guide des valeurs à illustrer.

 

  • Histoire et politique

L’histoire remue beaucoup de passions contemporaines, avec les débats sur les hommages nationaux : lois mémorielles, les statues érigées ou renversées, les polémiques sur les noms de rues, les célébrations nationales…

La collectivité attend des historiens qu’elle éclaire ce qui la préoccupe. Aider à mieux comprendre le monde actuel. Aider à la réconciliation sur les conflits encore très douloureux comme la guerre d’Algérie, la colonisation ou le conflit rwandais.

En nous disant “comment ça marchait”, l’histoire sociale est une source inépuisable de modèles sur comment ça pourrait marcher autrement et donc facilite l’innovation sociale : sur la politique, sur la relation de notre espèce avec la nature, sur la relation entre les hommes et les femmes, sur l’attitude sociale face aux orientations sexuelles.

Ces interférences hérissent certains scientifiques : fait-on trop ou pas assez d’études sur le genre, ou la colonisation ? où traiter ces débats ?

 

  • Le besoin de grands projets nationaux

Notre collectivité nationale a besoin de projets motivants, rassembleurs, qui racontent une histoire sur elle-même. Projet national et histoire nationale servent beaucoup à influencer les décisions collectives dans le présent ! Nos projets nationaux doivent aussi répondre à un objectif collectif et assurer une fierté collective. Une partie de la collectivité nationale, définie sur une base régionale, religieuse, culturelle, économique… ne doit pas penser qu’il est réalisé contre elle.

le récit national est inclusif

Enrichissements

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