science

Quels défis consensuels pose ce thème ?

(Les problèmes liés à la recherche sont discutés ailleurs, ceux sur la qualité de l’information aussi).

• La vérité scientifique dans les débats collectifs
  

L’intérêt collectif nous demande de nous entendre sur les faits que la science considèrent comme vrais ou faux. Une accusation répétée aujourd’hui est d’ailleurs que “les autres” ne respectent pas la science et les faits avérés, qu’ils propagent des mensonges, des fake news ou des théories complotistes.

La recherche de la vérité est commune à tous les scientifiques et un scientifique qui présenterait comme vrai quelque chose dont il sait que c’est faux, commettrait un crime contre la morale scientifique et contre la collectivité.

• Chaque famille de sciences a sa vérité

La « vérité scientifique » est très différente selon les sciences.

Rares sont les questions d’un débat collectif qui peuvent être tranchées par une vérité scientifique.

Quand on parle de chiffres et de statistiques, il s’agit généralement pas de vérités mathématiques, physiques ou biologiques de sciences expérimentales, pouvant être tranchés par une expérience. Et dans ces cas, Ces vérités scientifique devraient donc toujours être respectées dans une prise de décision collective : il est déjà si difficile de se mettre d’accord, que ceux qui ne respectent pas les vérités scientifiques exercent une violence contre la collectivité. En étant conscient que dans certains domaines les scientifiques sont en désaccord entre eux, et que dans d’autres ils ne répondent pas “juste” ou “faux”, comme en mathématiques, mais des choses comme, “c’est juste 8 fois sur 10”.)

Dans la majorité des cas, il s’agit de sciences humaines et sociales. Il est facile de tordre les chiffres dans les débats collectifs. Cela est discuté ailleurs, arrivant au défi que les scientifiques et ceux qui utilisent leurs chiffres donnent leur mode d’emploi. Elles ont des résultats qui dépendent de nous, parce que nous sommes leurs cobayes, leurs objets d’étude : ce sont  notamment l’Économie, la Psychologie, l’Histoire, la Démographie, la Morale… Elles donnent des vérités datées et locales, mais qui pourront toujours varier ailleurs et à un autre moment car elles ne peuvent jamais prédire avec certitude nos comportements. Elles ne peuvent donc qu’éclairer une décision portant sur des personnes, pas la justifier. Le scientifique peut seulement dire : dans une situation qui ressemble à aujourd’hui (mais forcément différente), cette action (il y en a d’autres) a provoqué ce résultat (et d’autres que je ne connais pas ou que je ne cite pas). La psychologie nous dit que nous évitons en général une chose présentée comme dangereuse, … sauf si nous adorons le risque, si nous ne croyons pas l’information, si nous ne la comprenons pas, ou encore si nous voulons ridiculiser celui qui fait l’expérience.

Le problème se pose particulièrement pour la science économique, compte tenu du poids qu’elle a pris dans le débat politique : beaucoup de politiques et certains économistes veulent faire passer les résultats de cette science de l’homme pour des vérités scientifique, ce qui est une manipulation et qui affaiblit la vraie vérité scientifique.

• Et la médecine ?

La médecine combine les deux familles scientifiques : ma réaction à un traitement dépend de vérités biologiques, mais aussi de mon histoire personnelle et de ce que je pense de mon médecin, entre autres. L’essentiel  de nos discussions sur les décisions à prendre n’est pas sur des vérités scientifiques, mais sur une politique de santé qui fait intervenir toute la gamme des sciences de l’homme : la science du gouvernement, la psychologie collective, la morale, l’économie… D’où la nécessité de défendre la vérité scientifique dans son domaine et d’organiser la discussion démocratiques dans tous les autres.

• La formation

Chaque jeune est formé à la méthode scientifique, commune aux différentes sciences, et aux nuances de la “vérité scientifique”, pour distinguer dans les discussions collectives ce qui devrait être tenu pour vrai et ce qui est discutable.