Dernière modification le 20/05/2022 à 10:47
statistique et chiffres
Quels problèmes d’intérêt collectif sont liés à la statistique et les chiffres? Quels défis ambitieux et consensuels en tirer ?
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Les chiffres de nos grands débats collectifs
Comment avoir les bonnes statistiques pour nos grands débats collectifs ? Où avons-nous des “trous dans la raquette” ? Un défi serait l’alimentation non partisane en chiffres des débats nationaux.
Plus précisément, un déséquilibre dans nos statistiques vient du déséquilibre dans nos valeurs (discuté ailleurs) entre valeur marchande et valeurs morales : nos échanges marchands s’appuient sur des statistiques abondantes, mais il subsiste des lacunes statistiques sur d’autres thèmes, en dépit d’évolutions positives (les problèmes et les défis concernés sont discutés sur chacun des thèmes) :
- Le dérèglement climatique, pour mieux intégrer la mesure de la nature.
- Le travail, pour mieux intégrer la mesure de la qualité du travail.
- La croissance avec une mesure partagée du progrès humain.
- La sécurité et le besoin de nous accorder sur une mesure du sentiment d’insécurité.
- L’immigration avec le besoin de chiffres qui nous rapprochent sur son impact.
La Covid 19 a illustré une autre attente sociale : des chiffres pour suivre les situations d’urgence et de mobilisation nationale, à intégrer dans le défi de s’accorder sur ce qu’entraine une urgence nationale.
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Mesurer les différences ? Le risque de communautarisme contre le risque de discrimination
L’intérêt national est de bien vivre ensemble dans notre diversité. Les statistiques peuvent nous aider à identifier des problèmes… ou les aggraver. Les problèmes liés à l’islam et aux religions, ceux liés aux discriminations raciales sont aussi discutés ailleurs, et conduisent à une interrogation : mieux suivre les réalités par religion ou par couleur de peau aggraverait-il les clivages ou les discriminations, ou aiderait-il à les résorber ? La tradition française est la très grande prudence sur les statistiques scientifiques religieuses ou ethniques. Mais parallèlement la liberté reste la règle pour les sondages d’opinion sur ces questions sensibles, alors que ces outils sont scientifiquement fragiles et souvent partisans. Le débat collectif s’en trouve déséquilibré. Un défi serait que les discriminations dénoncées soient scientifiquement mesurées.
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Des chiffres indépendants des intérêts particuliers ou partisans
Les chiffres sont indispensables au débat collectif. Faciles à mémoriser et à utiliser, ils donnent un air de vérité scientifique à ce qu’on dit. Ils sont donc régulièrement tordus par des intérêts particuliers ou des intérêts politiques partisans. Protéger nos débats renvoie au défi d’institutions indépendantes qui certifient la qualité des informations du débat collectif. C’est particulièrement important pour les sondages d’opinion politiques.
Les sciences sociales et notamment l’économie produisent beaucoup de statistiques utilisées dans les débats sur des décisions collectives de façon péremptoire. Mais ni la statistique, ni aucune science sociale ne peuvent trancher seules un débat : elles ne peuvent jamais décrire exactement ce qui va se passer et ce que vont faire des personnes, seulement l’éclairer. Elles ne disent pas ce qui est vrai, seulement des scénarios à interpréter avec prudence. Le défi serait que les statisticiens et ceux qui utilisent leurs travaux donnent toujours le mode d’emploi de leurs résultats, notamment sur les limites de leur utilisation pour des décisions. (Les sondages posent des problèmes particuliers, qui sont discutés à propos de ce thème.)
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L’anonymat de nos données personnelles
La protection de notre domaine privé et de nos données personnelles est une autre source d’inquiétude : que va-t-on faire de cette collecte de données personnelles plus gigantesque chaque année ? Les croisements de données publiques sont soumis à des règles légales qui interdisent de remonter à des donnes personnelles, sauf intérêt national. Mais ces données sont de plus en plus collectées par des entités privées pour des raisons marchandes, sans vrai contrôle sur leur croisement en dépit des règles nouvelles (RGPD). Le défi serait de garantir l’anonymat des données personnelles collectées.
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“Je ne suis pas une statistique”
Les statistiques nous font peur quand nous avons l’impression qu’une décision importante sur nous va être prise à partir de quelques chiffres : pour une orientation scolaire, l’attribution d’un prêt, un recrutement… Ce thème et les défis qu’il soulève du point de vue de l’intérêt collectif sont discutés ailleurs, à propos des algorithmes et de l’intelligence artificielle.
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L’éducation à la statistique
Puisque les chiffres tiennent une telle place dans le débat collectif, comprendre les chiffres devrait faire partie de l’éducation de base de chaque jeune, et maitriser la communication chiffrée doit être un volet du défi que chaque jeune sait et aime communiquer et négocier.
N’hésitez pas à commenter/critiquer cette page ou à décrire d’autres problèmes liés à la statistique dans l’espace de discussion ci-dessous. Chaque défi déjà identifié est discuté directement sur sa propre page.
Enrichissements
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Discussions
4 étapes successives : des problèmes d’un thème aux actions immédiates possibles
1- Constats 2- Défis 3- Réponses 4- Actions